
Les dernières statistiques de l’Agence pour le développement de l’emploi (ADEM), service public de l’emploi au Luxembourg, et d’autres sites d’emploi sont sans appel : avec 12 680 postes vacants, c’est un « record absolu » ; le phénomène ne semble d’ailleurs pas prêt d’être endigué puisque chaque mois, l’on constate une augmentation significative des postes à pourvoir.
Du jamais vu depuis 2006. Et un doublement des offres d’emploi par rapport à 2021. Comment alors expliquer ce phénomène que Pierre Gramme, en charge des études et statistiques à l’Adem, explique comme un « déséquilibre de l’offre et de la demande » ?
La pénurie de main-d’œuvre n’est certes pas nouvelle mais la reprise économique après la crise du Covid-19 vient encore aggraver la situation. Analyste « know your Customer », cuisinier, cuisinière, éducateur de jeunes enfants, électricien, développeur « full stack » figurent au palmarès des profils recherchés par les employeurs depuis le début de l’année.
On est bien loin des domaines dans lesquels s’inscrivent majoritairement les demandeurs d’emploi résidents. Et des programmes tels que « National Skills Strategy » mis en place par l’Adem pour créer une meilleure adéquation entre les exigences des entreprises et les postes recherchés, ne parviennent pas à combler le fossé.
Avec un taux de chômage historiquement bas (-4,7 %) pour avril selon le Statec (14 269 demandeurs d’emploi inscrits), le Grand-Duché doit encore relever de nombreux défis dans le domaine de l’emploi : exigences accrues de la nouvelle génération (télétravail, flexibilité, etc.) par exemple. Dans un contexte où le taux d’actifs frontaliers est toujours très élevé, les entreprises vont devoir s’adapter.